
Sauvez une vie, reste l’apanage d’un héros. On définit souvent le mot « Héros » comme étant un professionnel qui met sa vie exceptionnellement en péril où tous les jours s’est engagé pour sauver celle des autres à l’instar des pompiers, des agents de l’ordre et des militaires, ou de toute autre personne comme des médecins, enseignants, infirmiers/ères… dont la profession consiste à aider les autres, les soigner ou les éduquer.
Cette définition est, à l’occasion de cette Journée Internationale des Infirmières, en parfaite adéquation avec les infirmiers/ères dont l’essence même de leur travail est guidée par la compassion. Au regard de cette assertion, dixit Karen Armstrong: « Si nous voulons créer un monde viable et pacifique, nous devons intégrer la compassion dans les dures réalités de la vie ».
Chez cette catégorie de professionnels, leur compassion permet de soulager les malades de leur souffrance, de leurs angoisses malgré les pires réalités du quotidien. Les peines des infirmiers/ères sont multiples et sont souvent liées aux conditions de travail (multiplicité de tâches, horaires longs et irréguliers, surcharge de travail), à la reconnaissance de leur profession, au mépris de leur expertise, à la difficulté à obtenir un salaire adéquat et aux enjeux éthiques auxquels ils sont confrontés.
En outre, oes infirmiers/ères sont aussi exposé-e-s à des risques pour leur santé physique et mentale, liés notamment aux maladies contagieuses et infectieuses, aux expositions chimiques et radiologiques, aux autres exigences de leur profession et, depuis quelque temps, à la violence des patients, de leurs proches ou de bandes armées de notre pays.
Ce sont autant de contraintes qui affectent la satisfaction au travail et qui engendrent également l’épuisement professionnel jusqu’à entraîner un déséquilibre entre vie professionnelle et privée.
Toutefois, la crise sanitaire mondiale a permis de reconnaître au quotidien, l’apport des infirmier/ères et autres personnels soignants aux différents systèmes de santé. Mais la valorisation réelle de leur contribution tarde encore à se faire sentir. Pouvons-nous, au-delà de leur appellation d’« anges gardiens », nous servir de cette crise pour redéfinir leur impact dans leur propre système de santé ?
En cette Journée Internationale, la fonction des infirmiers/ères dans le système de santé ne peut être ni oubliée ni sous-estimée sous quelle forme que ce soit. Il est opportun de mettre l’accent sur l’importance cruciale de cette catégorie de professionnels qualifiés comme l’une des grandes bénédictions de l’humanité, prenant place à côté du médecin et du prêtre, témoigne William Osler. Ils jouent un rôle capital dans l’accompagnement tout au long de la vie. Ils sont comparables aux mères qui prennent soin de leurs enfants depuis la conception jusqu’à l’âge adulte.
Ils constituent le plus important groupe de professionnels du secteur de la santé et représentent 59% des professionnels de santé à l’échelle mondiale. Un système de santé digne de ce nom ne peut fonctionner sans ce groupe majoritaire considéré comme le pilier dudit secteur. Être infirmier/ère, c’est un art, c’est avoir une orientation humaniste, c’est avoir la clé pour une population en santé, et enfin c’est avoir la capacité de faire ce que les autres ne peuvent pas. L’autre n’avait-il pas raison de dire : « Si l’amour ne peut pas guérir, les infirmiers/ères peuvent. »
Infirmiers/ères, soyez fiers, comme moi qui suis également infirmière, car notre mission est l’une des plus nobles sur cette terre. Je souhaite que nos compétences, nos valeurs, notre courage, notre dévouement, notre détermination et nos engagements soient rehaussés au plus haut niveau en vue de bénéficier d’un meilleur encadrement et de préparer un avenir certain pour les générations futures.
Infirmiers/ères continuons à œuvrer davantage pour la promotion de la santé, pour l’apaisement de la souffrance humaine et la préservation de la vie. De ce qui précède, il est impératif de comprendre que : « Prendre soin des Infirmiers/ères, socles des professionnels de la santé, peut conduire à une population en bonne santé avec une incidence économique plus forte ».
Si vous voulez faire de la prévention, adressez-vous aux infirmières ;
Si vous voulez faire la promotion de la santé, adressez-vous aux infirmières ;
Si vous voulez donner des soins holistiques, adressez-vous aux infirmières ;
Si vous voulez faire l’éducation thérapeutique, adressez-vous aux infirmières ;
Si vous voulez une bonne coordination des soins, adressez-vous aux infirmières ;
Si vous voulez faire des recherches en santé, adressez-vous aux infirmières ;
Si vous voulez mettre en œuvre les politiques de santé publique, adressez-vous aux infirmières ;
Finalement, si vous voulez sauver des vies ou avoir une population en bonne santé, adressez-vous aux infirmières.
HONNEUR et MERITE AUX INFIRMIERS/ÈRES DU PAYS ET DU MONDE ENTIER !
Christina BENOIT Docteur en Médecine (2011) Infirmière (ENIP, 1997)
@12 mai 2025